Et après le Mondial de l’auto…un avenir incertain ?!

© photo Volkswagen France

Et si on parlait profit warning❓

Le groupe VW vient d’annoncer ce lundi matin le projet de fermeture de 3 usines en Allemagne et du gel des salaires (les négociations avec les syndicats sont en cours, affaire à suivre donc mais un tabou très fort a sauté).

Un très mauvais signal pour l’industrie automobile européenne, après l’avalanche ces dernières semaines chez les constructeurs et équipementiers automobiles d’avertissements sur résultats de la part de « champions » encore encensés par les analystes financiers avant l’été suite à des publications d’excellents résultats 2023 : VW,  Stellantis, BMW, Mercedes Benz, Forvia, Valeo, …

L’industrie automobile européenne traverse sans conteste de fortes turbulences, qui de potentielles (les risques étaient connus depuis longtemps) deviennent maintenant très réelles.

D’une part, la sévérisation des normes d’émission de CO2 dans l’Union Européenne, le fameux CAFE (Corporate Average Fuel Efficiency) fait planer le risque de milliards d’Euro d’amendes sur les constructeurs avec des effets collatéraux sur l’ensemble de la filière. L’atteinte des objectifs CAFE reposent essentiellement sur le développement des ventes de véhicules 100% électriques qui n’est pas aussi rapide que prévu : on ne réglemente pas les attentes des clients en imposant une solution technique unique, surtout quand l’évolution des prix des voitures est inversement proportionnelle à celle du pouvoir d’achat de ces mêmes clients et qu’accessoirement, les infrastructures de recharge sont insuffisamment développées.

Parmi les grands patrons de l’automobile européenne, seul celui de Stellantis se dit prêt à relever ce défi (il l’a d’ailleurs rappelé au dernier Automotive Summit, en parallèle du Mondial), contre l’avis même des groupements des distributeurs des marques de son groupe, qui ont saisi la commission européenne.

Mais peut-on avoir raison seul ? Peut-être, mais à condition de pousser artificiellement les ventes de voitures électriques et réduire celles de voitures thermiques, avec les impacts financiers négatifs sur les comptes du Groupe et des distributeurs.

En attendant un éventuel report des objectifs 2025 à 2027, un CAFE qui va certainement empêcher de dormir un grand nombre de cadres du secteur dans les prochains mois

D’autre part, les très nombreux constructeurs chinois déploient méthodiquement leur stratégie de conquête des marchés mondiaux et notamment européen par le véhicule électrique, à la recherche de débouchés pour écouler leur surcapacité de production, aidés par la maitrise de l’ensemble de la chaine de valeur (y compris sur les batteries) et des coûts de développement et de production déjà très compétitifs avant même le bénéfice de subventions gouvernementales.

Nous avons d’ailleurs tous pu constater leur forte présence (taille des stands, attractivité des produits et des tarifs) au dernier Mondial de l’automobile à Paris, ils représentent déjà 7% du marché des véhicules électriques (BEV) en Europe !

Dans cette morosité ambiante, Renault Group fait exception, en apportant beaucoup de fraîcheur et d’originalité avec sa Renault 5 aux couleurs pimpantes et sa très sympathique Renault 4 revisitée qui tranchent avec toutes les productions actuelles, notamment chinoises, mais aussi (et surtout) en ayant confirmé jeudi dernier ses ambitieux objectifs financiers pour 2024, à contre-courant de ses concurrents.

 

Cela nous ramène aux fondamentaux de l’industrie automobile :

 

  • Le cycle de renouvellement produit : le succès commercial et la rentabilité reposent sur des produits au Design attractif et répondant aux besoins et aux budgets des clients (le choix technique du full hybride est un véritable atout concurrentiel face aux hybrides rechargeables lourds et coûteux)
  • La maitrise de tous les coûts : dans les phases de développement et de production mais aussi de commercialisation (certains constructeurs l’ont peut-être laissé filé) notamment en donnant la priorité aux ventes à clients particuliers ce que fait la marque Renault depuis quelques années et qui surtout constitue l’ADN et fait le succès de la marque Dacia depuis son lancement.

Nous vivons une époque formidable (dans tous les sens du terme !).

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